Les spécialités

L’équipe Feux de Forêt (FDF)

La forêt domaniale d’Orléans est la plus grande de France (34 000 hectares) et a été le cadre de plusieurs interventions de grande envergure ces 20 dernières années. La spécialité Feux de Forêt compte de loin le plus grand nombre de spécialistes avec 637 membres (chiffres 2018).

Les risques liés à cette végétation sont essentiellement : les feux de broussailles, les feux de chaumes, les incendies de stockage agricole, les feux de forêts…

L’activité de cette spécialité se concentre principalement entre avril et septembre.

La spécificité du matériel des équipiers Feux de Forêt est principalement basée sur les engins : Camion Citerne feux de Forets (CCF), Camion Citerne Rural (CCR), Véhicule de Liaison Hors Route (VLHR), Véhicule Léger Tout Terrain (VLTT).

 

Les fonctions et qualités des spécialistes FDF

L’équipier FDF doit être capable de s’intégrer à un groupe et d’exécuter en toute sécurité l’intégralité des manœuvres dont certaines physiquement difficiles.

Le chef d’agrès (FDF2) doit faire preuve de calme, de sang froid pour inspirer confiance à ses équipiers. Il doit également disposer de solides connaissances en topographie.

Les chefs de groupe (FDF3), de colonne (FDF4) et de site (FDF5) ont de solides connaissances techniques. Ils doivent être capable de s’intégrer à un dispositif lourd (nombreux moyens, nombreux personnels) sur des feux évolutifs pouvant concerner de très grandes surfaces nécessitant l’intervention de moyens très différents (engins terrestres, hélicoptères, avions bombardiers d’eau, etc.).

Le Groupe de Reconnaissance et d’Intervention en Milieu Périlleux (GRIMP)

Pentes raides, excavations artificielles, naturelles ou structurelles, ravin, hauteur… Tant de type d’interventions délicates nécessitant un matériel adapté dont l’utilisation dépasse l’emploi du lot de sauvetage classique et de compétences spécifiques qui ne sont pas comprises dans la formation initiale des sapeurs-pompiers.

Avec un équipement largement inspiré de la spéléologie, le GRIMP intervient sur des lieux très difficiles d’accès, en hauteur et en profondeur comme par exemple les puits, les marnières, les châteaux d’eau et les chantiers. Leurs objectifs ? La reconnaissance et le sauvetage « acrobatique ».

Les reconnaissances et interventions, quels que soient les moyens mis en œuvre, doivent être exécutées par une équipe de cinq spécialistes GRIMP au moins, composée d’un conseiller technique GRIMP ou chef d’unité GRIMP responsable de la mission dont la présence est obligatoire sur les lieux de l’intervention, et de deux binômes de deux sauveteurs GRIMP.

Les fonctions et qualités des spécialistes du GRIMP

L’IMP 1 est le premier niveau d’emploi pour un spécialiste du GRIMP. C’est un sauveteur. Il est à même de déployer le matériel et de procéder à la reconnaissance ou au sauvetage.

L’IMP 2 est le chef d’unité. Il coordonne l’intervention en veillant au respect des techniques et procédures du GRIMP. Il a également un rôle de formateur.

L’IMP 3 est le conseiller technique. Il apporte sa vision experte des risques départementaux au DSDIS pour le conseiller. Il coordonne également les formations.

L’équipe cynotechnique (CYNO)

Le département du Loiret n’est pas une zone sismique mais de nombreux effondrements de terrain ont lieu chaque année générant des bâtiments très endommagés. Le nombre de personne égarée est loin d’être négligeable. Lors d’une crue importante de la Loire, les recherches de victimes seront nombreuses.

Pour rechercher des personnes égarées (maladie, accident de la route) ou encore disparues sous des décombres (effondrement), les sapeurs-pompiers de l’équipe cynotechnique entrent en action avec leurs chiens.

Grâce à un odorat très développé, ces animaux sont en capacité de détecter puis de localiser des personnes incapables de répondre aux appels des sauveteurs. L’aptitude des chiens à suivre l’itinéraire emprunté par les personnes recherchées sans autres indices que par leur odeur, augmente considérablement les chances de retrouver les victimes rapidement.

Il faut en moyenne deux ans pour que le binôme sapeur-pompier / chien soit opérationnel. En plus des formations de dressage, l’entraînement de l’équipe cynotechnique se poursuit tous les jours entre le maître et son chien.

Les fonctions et qualités des spécialistes de l’équipe cynotechnique

Le premier niveau de cette spécialité, le CYN 1 est conducteur cynotechnique. Il recherche avec son chien des personnes ensevelies ou égarées. Il est également en charge de l’entretien et de l’éducation de son chien.

Le CYN 2 est un chef d’unité. Il coordonne les conducteurs lors d’opérations. Il est en charge de la formation des conducteurs.

Le CYN 3 est le conseiller technique. Il n’est pas amené à utiliser un chien. Il intervient sur le plan administratif, conseille le DSDIS et établit des plans de formation que les CYN 2 devront mettre en œuvre.

>> Dans le Loiret, en plus du conseiller technique, un vétérinaire est également formé CYN 3.

L’équipe sauvetage aquatique (PLG)

Le département du Loiret est traversé par la Loire. Le risque de crue est l’un des risques majeurs identifiés par le Schéma Départemental d’Analyse et de Couverture des Risques (SDACR). Un risque fort d’inondations est également présent dans les lieux où passent des rivières.

Les accidents liés aux frets transportés par les canaux ainsi que la plaisance touristique augmente le risque nautique. La baignade règlementée ou sauvage est également un facteur d’accident. Enfin il est nécessaire de pouvoir assurer les équipes ne faisant pas partie de cette spécialité lors des interventions dans ou à proximité d’écoulement d’eau en milieu urbain.

Pour des opérations de reconnaissance, de sauvetage et d’assistance, pour le traitement des pollutions et la protection de l’environnement ou encore pour des travaux subaquatiques d’urgence, le SDIS du Loiret fait appel aux plongeurs sapeurs-pompiers : l’équipe d’intervention, secours et sécurité en milieu subaquatique, aquatique et hyperbare.

L’équipe de sauvetage aquatique utilise 3 véhicules plongeurs (VPL) et leurs embarcations qui sont présents dans les centres de secours principaux (CSP) d’Orléans Centre, de Montargis et de Gien. Chaque VPL est doté d’un armement spécifique utilisé pour des missions particulières.

Les fonctions et qualités des spécialistes de l’équipe de sauvetage aquatique

La spécialité sauvetage aquatique (PLG) est composée de trois niveaux d’emploi.

Le PLG 1 est scaphandrier autonome léger (SAL). Il maîtrise les techniques de plongées et les techniques opérationnelles.

Le PLG 2 est chef d’unité SAL. Il dirige les opérations courantes sur le plan technique sous l’autorité du COS. Il est en mesure de dispenser les formations PLG 1 et SAV 1.

Le PLG 3 est conseiller technique SAL.

  • Il peut être conseiller technique SAL départemental et dans ce cas il conseille le Directeur départemental du service d’incendie et de secours, assure la gestion du matériel et des plongeurs. Il doit également veiller à l’aptitude opérationnelle de ses hommes. Il exerce également la fonction de conseiller à la prévention hyperbare.
  • Il peut être conseiller départemental nautique et dans ce cas il conseille le Directeur départemental du service d’incendie et de secours sur le plan technique, organisationnel et opérationnel. Il est garant de la cohérence de la filière nautique (secours aquatique, subaquatique et nautique) au niveau de son département.
  • Il peut être conseiller technique SAL de zone et dans ce cas il est en mesure de conseiller sur le plan technique le chef d’état-major interministériel de zone et les directeurs départementaux des services d’incendie et de secours. Il assure le contrôle de l’aptitude à la plongée et des connaissances de tous les candidats à la spécialité de sa zone. Il participe à l’encadrement des stages et anime des groupes de travail zonaux. Il conseille sur le plan pédagogique et technique les conseillers techniques SAL départementaux.

L’équipe sauvetage-déblaiement (SD)

Glissements de terrain, incendies, explosions… Les habitations et autre bâtiments sont tous exposés à des risques d’effondrements liés à l’activité humaine et à notre environnement.

L’équipe spécialisée en sauvetage-déblaiement intervient dans le cadre de catastrophes naturelles (glissement de terrain, crue importante de la Loire…), d’explosion, d’effondrement de bâtiments, de désincarcérations. Lors de ces interventions, les sauveteurs-déblayeurs recherchent et dégagent les victimes des décombres et protègent les biens par des techniques d’étaiement.

 Pour satisfaire ses missions, cette spécialité est dotée d’un équipement de pointe telle que des caméras flexibles, un dispositif d’écoute ultra-sensible… Mais aussi de différents matériels de force, de levage, de traction, d’étaiement, de perçage, de découpe, d’éclairage, de déblaiement et de secourisme.

Les fonctions et qualités de l’équipe sauvetage-déblaiement

Le SD comporte quatre niveaux d’emploi.

Le SDE 1 est un équipier sauveteur-déblayeur. Il réalise des reconnaissances et/ou des sauvetages en milieu effondré ou menaçant de ruine. Il sécurise la zone dangereuse, recherche les victimes et procède à leur évacuation.

Le SDE 2 est un chef d’unité. Il commande une unité sauvetage-déblaiement qui est composé de 5 SDE 1. Il prépare et gère l’intervention, participe aux travaux de recherche et d’évacuation et forme le personnel.

Le SDE 3 est le chef de section. Il conduit et coordonne les opérations de secours, commande une section composée de trois unités et participe à la formation des spécialistes.

Le conseiller technique sauveteur-déblayeur quant à lui est le référent du COS sur intervention. Il est choisi par le DDSIS parmi les chefs de sections de plus de deux ans d’ancienneté et est titulaire d’une formation FOR 2 lui donnant accès aux fonctions de responsable pédagogique.

La Cellule Mobile Intervention Chimique (CMIC)

La présence d’industries dans différents domaines telle que l’industrie pharmaceutique et cosmétique, le fort trafic routier, ferroviaire et fluviale, la présence de trois centrales nucléaires à proximité du département du Loiret… Tant de risques potentiels qui nécessitent une réponse opérationnelle rapide et précise dans le but de protéger les populations et l’environnement.

Au départ sollicité essentiellement pour intervenir sur des opérations de dépollution de l’eau, les domaines d’intervention de la CMIC ont très vite évolué. Les pollutions liquides, terrestres ou gazeuses se sont ajoutées aux techniques de la CMIC, elles-mêmes déjà largement inspirées de celles en autres de la CMIR. Lors de leurs missions, ces spécialistes en risque chimique peuvent être amenés à mettre en place un périmètre de sécurité adapté au sinistre et à la délimitation de zones de danger et de sécurité, colmater et endiguer des fuites de produits, procéder à une décontamination d’urgence (ou primaire) tant pour les personnels de secours engagés non protégés que pour les victimes.

La dotation en matériel de la CMIC se compose d’une CECHR (Cellule CHimique et Radiologique) véritable outil de soutien logistique pour des opérations de grandes ampleurs. Elle dispose également de deux VCHR (Véhicule CHimique et Radiologique) et de deux berces Dépollution.

Le spécialiste RCH est capable de détecter, quantifier des substances, de colmater des fuites et récupérer des effluents, de pomper et stoker des produits. Il dispose de protections corporelles et respiratoires adaptées à la situation, d’outils et matériels appropriés, d’une documentation spécialisée et de moyens de mesure et de détection spécifiques.

Les fonctions et qualités des spécialistes CMIC

Les différents niveaux de formation sont nommés RCH. Ils sont au nombre de quatre.

Le RCH 1 est un équipier. Il s’intègre au dispositif opérationnel, comprend et évalue les risques en vue d’informer le chef de la CMIC ou au COS des incidents potentiels pouvant nuire à la santé des intervenants. Il est également capable de mettre en place un balisage autour de la zone d’intervention, d’assurer la mise en sécurité des victimes en les isolants. Il est aussi amené à intégrer l’équipe d’intervention pour agir sur le risque ou de participer à la mise en place d’une unité de dépollution.

Le RCH 2 est un chef d’équipe. Il apporte un regard critique sur le dispositif mis en place par le COS et propose des mesures de sauvegarde des populations et des intervenants. Il participe à la prise en charge des victimes et effectue systématiquement les opérations de décontamination. Il est apte à confirmer l’évaluation des risques et à prélever des échantillons. Il sera à même d’agir sur le risque pour le supprimer ou le limiter et éviter sa propagation.

Le RCH 3 est le chef de la CMIC. Il assure une mission de commandement, veille au respect des techniques opérationnelles et de la véracité des diagnostiques et actions mises en place, informe sa hiérarchie sur la situation, détermine les moyens à mettre en œuvre.

Le RCH 4 est le conseiller technique en risques chimiques. Sa vision est globale. Il se tient disponible pour informer le Directeur du Service Départemental d’Incendie et de Secours (DSDIS) et sensibiliser le COS en vue d’une prise de décision. Il prépare également une méthodologie d’intervention dans le cas d’interventions de grandes envergures (plan ORSEC).

La Cellule Mobile Intervention Radiologique (CMIR)

Le Loiret abrite aujourd’hui de nombreuses activités liées ou utilisant des éléments de type radioactif (centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly, recherche, industrie, santé). Outre les risques directement liés à la détention et à l’utilisation de ces produits, ils sont amenés à se déplacer via les routes pour leur acheminement ou leur retraitement.

La CMIR mesure et évalue la dose reçue par toute personne soumise à une irradiation émise par un radioélément, protège les personnes, les biens et l’environnement contre les risques d’irradiation et de contamination, recherche, localise, identifie et, si possible, confine le ou les radioéléments impliqués, décontamine succinctement les personnes et/ou le matériel. Une fois ces missions de première urgence effectuées, la CMIR est susceptible d’assurer une mission de soutien aux techniciens spécialisés (CEA, DGSNR, IRSN, ANDRA, …).

Pour fonctionner, la spécialité CMIR dispose d’une CECHR (Cellule CHimique et Radiologique), une cellule d’identification mixte permettant d’apporter une réponse opérationnelle en matière de risque chimique et/ou risque radiologique. Elle dispose également de deux VCHR (Véhicule CHimique et Radiologique) venant compléter l’action de la CECHR lors d’opérations de grandes ampleurs.

Les fonctions et qualités des spécialistes CMIR

Il existe 4 niveaux de spécialistes aux seins de la CMIR.

Le RAD 1 est équipier ou chef d’équipe reconnaissance. Il doit connaître les dangers de la radioactivité et les méthodes d’intervention d’une cellule de reconnaissance. Il doit aussi être capable d’appliquer les méthodes d’intervention propres aux risques radiologiques en tant qu’équipier ou chef d’équipe au sein d’une cellule de reconnaissance de la CMIR.

Le RAD 2 est équipier ou chef d’équipe intervention. Il doit connaître les grands principes de la radioactivité, ses applications, sa réglementation et les méthodes utilisées par une cellule intervention et être capable d’appliquer les méthodes d’intervention propres aux risques radiologiques en tant qu’équipier ou chef d’équipe au sein d’une cellule d’intervention de la CMIR.

Le RAD 3 est le chef de la CMIR. Il encadre les équipes de reconnaissance et d'intervention et est capable d'organiser la CMIR et de déterminer les premières mesures conservatoires.

Le RAD 4 est le conseiller technique risques radiologiques. Il prend en compte l’ensemble des problèmes départementaux liés à la radioactivité. Il est le conseiller technique du chef de corps en matière de risques radiologiques dans les domaines de la gestion des personnels et de l’acquisition, la gestion et l’entretien des matériels.

Le Poste Médical Avancé (PMA)

Les risques routiers, technologiques et naturels ainsi que les risques d’incendies majeurs, présents dans de nombreux points du département du Loiret nécessitent une organisation particulière lors de situations pouvant générer de nombreuses victimes.

Le poste médical avancé est un ensemble fonctionnel destiné à faire face à un afflue de victimes, dans le cadre d’un plan ORSEC départemental (ex-Plan rouge mis en place par la Préfecture à partir de 12 blessés graves). Il permet de regrouper les victimes en grand nombre pour, selon l’ampleur de la situation, les accueillir et les héberger ou bien les identifier, les enregistrer, les trier, leur délivrer les soins d’urgence puis les évacuer vers d’autres structures médicales lourdes. Le PMA peut être implanté dans une structure existante, un gymnase par exemple, ou dans une structure mobile, érigée exclusivement pour l’opération.

Pour fonctionner, la spécialité PMA dispose d’une CEllule Poste Médical Avancé (CEPMA) - permettant notamment le réapprovisionnement en consommables pharmaceutiques - et de deux CEllules Poste Secours Avancés (CEPSA) - comportant des structures gonflables de mise à l’abri des victimes mais aussi équipées de matériels nécessaires à l’accueil et aux soins de victimes.

Les fonctions et qualités des spécialistes PMA

Le premier niveau de la spécialité PMA est le PMA1. Il participe à la mise en place de la structure et des matériels du PMA. Celui-ci peut être réalisé à l’aide des moyens mobiles dont le SDIS dispose mais aussi au sein de structures déjà existantes sur site ou à proximité. Une fois le PMA mis en place, il aide à son fonctionnement.

Le PMA2 (responsable d’équipe PMA) dirige 6 équipiers lors du montage et du fonctionnement du PMA. Il peut tenir les fonctions d’officier de tri, d’officier d’évacuation et de responsable logistique.

Le PMA3 est un conseiller technique spécialisé auprès du Commandement des Opérations de Secours (COS). En collaboration avec le Directeur des Secours Médicaux, il propose un mode d’organisation et une implantation pour le PMA permettant une fonctionnalité optimale dans le respect de la doctrine de « médecine de catastrophe ». Il peut tenir les fonctions d’officier de PMA sur intervention, garant de l’harmonisation et du bon fonctionnement du poste.